No 3, 2010
L'agenralité défensive chez la femme: une cause de
dysfonction sexuelle
(english summary)
Julie Côté Rousseau
1 M.A.
Résumé
L’agenralité défensive chez
la femme est ici définie comme une
organisation de l’économie psychique servant à protéger l’intégrité de
la personne de la menace représentée par l’incorporation de composants
associés à la féminité. La difficulté à intégrer certaines
caractéristiques associées au genre féminin, sans que cela soit pour
autant compensé par l’acquisition de caractéristiques associées au
genre masculin, fera en sorte que la femme se vivra plus ou moins
consciemment comme une personne «sans genre particulier» ou «agenrée».
Cette position psychique défensive pourra être à la source d’une
dysfonction sexuelle importante. La difficulté à intégrer des
composants associés au genre féminin sera alors considérée non comme
une conséquence mais comme une cause de la dysfonction sexuelle chez la
femme se percevant comme «agenrée».
Aujourd’hui, nous savons qu’être née biologiquement femelle ne produit
pas automatiquement la féminité et qu’être né biologiquement mâle, pas
nécessairement la masculinité. La féminité et la masculinité ou la
notion de «genre» sert à évoquer «les rôles qui sont déterminés
socialement, les comportements, les activités et les attributs qu'une
société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes.»
(OMS, 2009). Le contexte familial, sociopolitique et culturel dans
lequel les hommes et les femmes évoluent constitue un élément central
dans l’élaboration de l’identité de genre. Dans une moindre mesure, les
variables biologiques rattachées à l’identité sexuelle de l’individu,
comprenant le sexe génétique ou chromosomique, le sexe gonadique,
hormonal et génital, contribuent aussi à modeler l’identité de genre.
Le contexte familial, sociopolitique et culturel semble influer sur la
formation de l’identité de genre des individus davantage que le fait
d’être né(e) biologiquement mâle ou femelle (Assalian, Amias-Wilchesky,
Côté, 1999).
Dans une étude récente conduite auprès 40 000 hommes et femmes à
travers 55 cultures, Schmitt et ses collaborateurs (2008) arrivent à la
conclusion que les différences entre l’expression de chacun des sexes
dans la façon de ressentir, penser et agir à travers 5 grands traits de
personnalité ciblés (
The
Big Five Personality Traits), s’accentuent d’autant plus
que ces hommes et femmes vivront dans des sociétés riches, développées
et égalitaires au plan des rôles de genre. Cette conclusion est
contre-intuitive car nombre d’études antérieures laissaient plutôt
penser que plus une société était développée et égalitaire, plus la
façon de ressentir, penser et agir entre hommes et femmes serait
similaire. Schmitt et ses collaborateurs émettent l’hypothèse que les
hommes et les femmes vivant au sein de sociétés plus développées
n’auraient pas à se préoccuper de leur survie comme c’est le cas pour
les hommes et les femmes vivant dans des sociétés moins développées. Le
fait de n’avoir pas à se préoccuper de leur survie pourrait enlever un
facteur de stress et amener les hommes et les femmes à renouer avec
leurs racines psychologiques différenciées de type chasseur-cueilleur.
Ainsi, les résultats de l’étude de Schmitt et coll. laissent penser que
l’identité de genre, tout en étant grandement tributaire du contexte
socioculturel duquel sera issu un individu, pourrait jusqu’à un certain
point avoir aussi des ancrages transculturels. De même, les résultats
de l’étude amènent à supposer que l’identité de genre pourrait être une
variable plus significative dans la définition de l’identité globale
d’un individu si ce dernier évolue à l’intérieur d’une société
développée plutôt qu’une société moins développée.
Des tenants de l’approche socioconstructiviste soutiennent quant à eux
que la donne biologique n’a aucune incidence sur la formation de
l’identité de genre qui serait le seul résultat de l’apprentissage.
Comme le fait valoir Butler (2005), le bagage biologique mâle serait
sans lien avec une masculinité éventuelle chez le garçon et le bagage
biologique femelle, sans lien avec une féminité éventuelle chez la
fille: «Le genre est culturellement construit indépendamment de
l’irréductibilité biologique qui semble attachée au sexe: c’est
pourquoi le genre n’est ni la conséquence directe du sexe ni aussi fixe
que ce dernier ne le paraît» (p. 67). Le fait d’être féminin ou
masculin, féminine ou masculine, serait le fruit de l’apprentissage et
sans rapport avec le bagage biologique sexuel.
D’autres chercheurs affirment de leur côté que les identités sexuelles
ne compteraient pas uniquement au nombre de deux mais se déclineraient
en de multiples variations chromosomiques, gonadiques, hormonales et de
structures des organes génitaux. Ainsi, pour Fausto-Sterling, les états
intersexués ne devraient pas être considérés comme étant des désordres
de l’identité sexuelle.
«the belief that Homo sapiens is absolutely dimorphic with the respect
to sex chromosome composition, gonadal structure, hormone levels, and
the structure of the internal genital duct systems and external
genitalia, derives from the platonic ideal that for each sex there is a
single, universally correct developmental pathway and outcome»
(Backless et coll. 2000, p. 151).
Cette variabilité des identités sexuelles pourraient-elles avoir une
influence dans la formation de l’identité de genre? Peut-être que oui.
À l’instar de Fausto-Sterling, Butler considère que les identités
intersexuées, loin d’être des désordres que l’on devrait corriger,
devraient être considérées comme des variations des identités sexuelles
mâles et femmes
2:
«Considérons par exemple la question des
"corrections" chirurgicales effectuées sur les enfants intersexués.
L’argument donné en général dans ce cas est qu’il faut "corriger" ces
enfants nés avec des caractéristiques sexuelles "déviantes" [irregular]
pour leur permettre de s’adapter, d’être plus à l’aise et d’atteindre à
la normalité. Bien que ces interventions chirurgicales "forcées" se
pratiquent parfois avec l’accord des parents et au nom de la
normalisation, on a prouvé leur coût psychique et physique énorme pour
ceux qui ont été soumis, pour ainsi dire, au scalpel de la norme. [v]
Les corps que produit cette application régulatrice de la norme sont
des corps douloureux, stigmatisés par la violence et la souffrance.
Dans ce cas, l’idéalité de la morphologie genrée est littéralement
gravée dans la chair. […] Ne sous-estimons pas la violence exercée par
ces normes, surtout quand elles en viennent à distinguer ce qui est une
vie vivable de ce qui ne l’est pas. Parmi les sanctions sociales
appliquées aux transgressions de genre je citerai, par exemple, la
"correction" chirurgicale des personnes intersexuées» (Butler, 2006).
À
l’inverse des tenants de l’approche socioconstructiviste, certains
tenants d’une approche davantage médicale identifient l’intersexualité
comme une anomalie congénitale qui doit être corrigée, comme le serait
n’importe quelle autre anomalie constitutive. Tandis que d’autres
invitent à la prudence quand vient le temps de déterminer ce qu’est ou
non une anomalie congénitale (Weil, 2006). Le corps médical
international quant à lui, tend à faire consensus sur le fait que les
individus intersexués présentent un désordre du développement sexuel
(DSD, Disorders of Sexual Development). Lors de l’
International
Consensus Conference on the Intersex en 2006, 50 experts
internationaux, pour la plupart médecins, ont conclu que pour leur
bien-être futur et celui de leur famille et entourage, les bébés nés
intersexués devaient rapidement être désignés comme garçon ou fille:
"Initial gender uncertainty is unsettling and stressful for families.
Expediting a thorough assessment and decision is required.” (Lee et
coll. 2006, p. e491). Par le biais de l’examen du bagage génétique, des
hormones, des organes génitaux externes et internes (via ultrasons),
des gonades et de l’urine, les médecins doivent déterminer si l’enfant
intersexué est davantage femelle ou mâle. Une fois déterminé si le bébé
est fille ou garçon, on évalue la meilleure option pour lui venir en
aide, en tenant compte de l’avis de la famille et parfois du contexte
culturel dont il est issu. Ainsi, en bas âge, on tente d’éviter la
chirurgie à moins qu’on l’estime nécessaire pour le bon développement
de l’enfant (Lee et coll., 2006).
Que l’on soit tenant de l’approche
socioconstructiviste ou de l’approche voulant que les variables
biologiques aient un rôle à jouer dans la formation de l’identité de
genre, on reconnaît que l’intégration d’une identité genrale est
déterminante dans la formation de l’identité globale des individus.
Ainsi, un individu qui se retrouverait avec le sentiment plus ou moins
conscient de n’appartenir ni à un genre ni à l’autre, de n’être ni
masculin, ni féminin, pourrait se trouver porteur d’un trouble de
l’identité de genre.
En me basant ma pratique sexologique, je traiterai
ici spécifiquement de l’agenralité défensive chez la femme.
SEXE FEMELLE ET
AGENRALITÉ DÉFENSIVE CHEZ LA FEMME
Nous comprenons l’agenralité défensive chez la femme comme étant une
organisation de l’économie psychique servant à protéger l’intégrité
personnelle de la menace représentée par l’incorporation de composants
associés au genre féminin. Tout en ne remettant pas en question leur
identité femelle, les femmes auxquelles nous référons se vivent comme
«agenrées», c'est-à-dire comme ne s’identifiant ni à la féminité, ni à
la masculinité. Lorsqu’elles parlent d’elles, ces femmes se
représentent comme étant «une personne» ou «un individu» mais pas
comme une femme. L’agenralité défensive génère de la souffrance et peut
être un motif direct ou indirect de consultation. Elle peut être à la
source d’une dysfonction sexuelle importante telle l’absence de désir
sexuelle, trouble de l’excitation, vaginisme, voire être à la source
d’une absence de vie sexuelle active. Chez la femme n’ayant pas de
repères psychiques conscients d’une féminité – féminité pourtant
désirée -, et n’ayant pas davantage compensé le manque par
l’intégration de repères liés à la masculinité, il est possible
qu’outre l’expression d’une genralité, l’expression d’une sexualité ne
trouve aucun ancrage dans le réel et parfois non plus dans
l’imaginaire. Un peu comme si les organes génitaux, au même titre que
la totalité de l’identité individuelle, se trouvaient désinvestis de
leur «destin» femelle et féminin. Par contre, malgré le vide
identitaire genral, la femme défensivement agenrée pourra avoir un mode
de fonctionnement global relativement bien adapté et être fonctionnelle
sur le plan personnel. Elle pourra avoir une carrière, des relations
interpersonnelles, des loisirs voire un(e) conjoint(e) bref, une
identité personnelle somme toute tout bien structurée et adaptée au
mode de vie occidental et contemporain. Cependant, malgré un
fonctionnement global satisfaisant, la femme qui ne s’identifiera pas
consciemment au genre féminin restera aux prises avec le sentiment que
son identité est incomplète.
Notons au passage que par motivation
idéologique ou politique, des femmes peuvent délibérément faire le
choix d’être «agenrées» et revendiquer une troisième ou quatrième
catégorie de genre. Ce n’est pas de ce type d’agenralité idéologique et
consciemment souhaitée dont il est question ici mais bien d’une
agenralité défensive et qui génère de la souffrance chez la femme qui
consulte. Soulignons également que la neutralité genrale idéologique en
est une à propos de laquelle John Money a écrit que si elle pouvait
être politiquement bénéfique, demeurait scientifiquement indéfendable:
«the women's movement as well as the gay and lesbian movement initially
benefited from this exclusion. It enabled them to bypass reproductive
and sexoerotic differences in their pursuit of equal rights. While
acknowledging this political benefit, Money declares the neutering of
gender from biological sex and eroticism scientifically indefensible»
(Bockting, 1997).
L’AGENRALITÉ CHEZ LA
FEMME SOUS L’ANGLE DE LA
SEXOLOGIE CLINIQUE
Chez de nombreuses femmes, l’identification au genre féminin va plus ou
moins consciemment de pair avec le fait de se poser comme objet de
désir: “women typically imagine themselves as the object of male
passion rather than focusing on the male and expressing her passion for
him” (Money & Ehrhardt, 1972, in Critelli, 2008, p. 66). Ainsi,
le désir féminin serait étroitement lié au narcissisme: “women’s desire
is not relational, it’s narcissistic” — it is dominated by the
yearnings of “self-love,” by the wish to be the object of erotic
admiration and sexual need» (M. Meana in Bergner, 2009). Crépault
(2007) abonde aussi en ce sens: «Mes recherches sur l’imaginaire
m’ont permis de constater que le fantasme d’être vu et désiré est
largement répandu chez les femmes féminines» (p. 54). Crépault (2005)
écrit aussi: «le renforcement de la féminité suit aussi un principe
additif que j’ai appelé le facteur X. Cette force féminisante est la
désirabilité, c’est-à-dire l’ensemble des conduites imaginaires ou
réelles qui poussent la fille à être désirée corporellement» (p.15). À
l’inverse, «l’homme a besoin de se reconnaître comme désirant. C’est
pour lui une façon de se sentir vivant dans sa masculinité» (p. 134).
La féminité serait donc étroitement liée à la capacité à se poser en
objet de désir et la masculinité, à se poser en objet désirant. Nous
pouvons en cela supposer que chez une femme, les résistances à se poser
en objet de désir pourraient être en lien direct avec la difficulté à
s’identifier à la féminité. Ultimement, les résistances pourraient
faire en sorte que la femme ne s’identifierait aucunement au fait
d’être femme mais plutôt, comme nous l’avons vu plus tôt, à une
«personne» ou «individu» n’étant porteur d’aucun genre, cela au prix
d’une souffrance de se vivre dans une sorte d'incomplétude.
Plusieurs hypothèses peuvent servir à expliquer pourquoi une femme
aurait des résistances à s’approprier le genre féminin désiré. Prenons
l’exemple d’une femme se présentant en consultation pour vaginisme
relationnel et pour laquelle une évaluation plus approfondie révélerait
qu’elle n’arrive pas à s’identifier et à s’approprier une féminité
pourtant désirée. L’agenralité pourrait notamment servir à protéger le
moi d’une potentielle dépersonnalisation ou dépression. Autre exemple:
pour certaines femmes, l’idée de simplement porter une jupe ou du
maquillage entraîne de l’angoisse. Pour des femmes dont l’identité
féminine est fragile, porter une jupe, par exemple, c’est courir le
risque de devenir vulnérable. Dans certains autres cas, l’agenralité
défensive vise principalement à protéger l’identité personnelle de la
réactivation d’un traumatisme passé, des abus sexuels par exemple, que
la femme associerait notamment au fait d’être une fille: «je suis
abusée parce que je suis une fille». La non intégration du genre
féminin pourra aussi servir de défense à des anxiétés persécutrices
camouflant une crainte d’être blessée ou tuée.
Le fait de se vivre
genralement neutre pourrait aussi servir à se prémunir d’une crainte
d’agressivité destructrice. Accéder à la féminité souhaitée pourrait
aussi impliquer l’accession à des émotions pénibles comme la colère ou
un désir de vengeance envers un agresseur réel ou imaginé, ayant existé
au passé ou existant au présent. Cela pourra être aussi l’occasion de
reviviscence de sentiments de vengeance envers les imagos paternelle et
maternelle. L’agenralité pourrait aussi servir de protection à un noyau
masculin défensif: accéder à la féminité impliquerait de devoir certes
renoncer à la neutralité mais aussi à un noyau masculin défensif et
inconscient.
L’agenralité pourrait être une défense à une anxiété
homosexuelle ou bisexuelle: intégrer une féminité, peut impliquer être
objet de désir des hommes mais aussi des femmes. Tant que la femme
demeure neutre au plan du genre, c’est un peu comme si elle ne se
vivait pas comme bisexuelle ou homosexuelle et n’a donc pas à assumer
une orientation sexuelle réelle ou fantasmatique porteuse d’anxiétés.
La femme pourrait aussi craindre de se faire exploiter et abandonner;
le corps serait en quelque sorte alors comme une ressource à protéger.
L’homme peut tout prendre de la ressource, ne plus rien laisser et
aller vers une autre ressource (MacAulay Millar, 2008). L’agenralité
pourrait protéger la femme de la crainte de devenir mauvaise,
antimadone, femme objet et superficielle, tel que véhiculé par exemple
dans certains médias - il s’agit ici d’une anxiété davantage de surface
mais pouvant en camoufler de plus profondes -.
L’histoire familiale pourrait par exemple démontrer que la femme
défensivement agenrée a eu une mère dépressive et qui dépréciait sa
fille parce qu’elle la jugeait trop masculine. De l’autre côté, on
aurait un père qui dépréciait la fille parce que biologiquement fille –
dans le cas d’un père qui aurait préféré avoir un garçon -. La fille
n’aurait donc pu se poser ni comme masculine, de peur de perdre l’amour
de sa mère, ni comme féminine, le père jugeant que les filles sont
inférieures au plan biologique et intellectuel. Ici, les comportements
typiquement masculins n’auraient donc pas été encouragés par le père,
comme c’est le cas chez les transsexuelles filles-garçon. La petite
fille se retrouve donc dans une impasse au plan de l’identité genrale.
Un autre exemple pourrait être celui d’une femme dont la mère aurait
déprécié les qualités féminines, la féminité étant par exemple associée
à la vulnérabilité, cela combiné à un père absent. Ni les qualités
reliées à la féminité, ni celles reliées à la masculinité n’auraient
trouvé de voie pour s’exprimer auprès des modèles parentaux. Cela
pourrait faire en sorte que la fille investirait son identité
personnelle au détriment son identité de genre. L’identité de genre se
retrouverait en quelque sorte ainsi atrophiée car peu ou pas investie.
Les femmes souffrant d’agenralité défensive, un peu comme c’est le cas
chez les femmes au désir sexuel hypoactif, ont en général un imaginaire
érotique pauvre. Pour les femmes agenrées désirant s’identifier au
genre féminin, un élément clé pourrait être de parvenir graduellement à
intégrer une position narcissique dans laquelle elles se poseraient en
objet de désir, notamment via un travail d’élaboration fantasmatique.
Le travail en serait notamment un de dissolution graduelle des défenses
liées à l’intégration du genre féminin désiré.
Notre façon de travailler sera d’amener la femme à explorer son rapport
à sa propre femelleité, sa propre féminité puis, à explorer son rapport
à l’autre, le mâle, le masculin. C’est par l’appropriation graduelle de
sa femelléité et sa féminité, que la femme se considérant au départ
comme agenrée en viendra à intégrer une identité plus complète, alliant
à l’identité personnelle de base une identité de genre féminine
désirée.
CONCLUSION
On peut émettre l’hypothèse que la femme féminine est porteuse du
souhait (fantasme) d’être objet de désir – conscientisé ou non - pour
un ou des partenaires sélectionnés. Chez la femme porteuse d’une
agenralité défensive et pourtant désireuse de s’identifier à la
féminité, ce désir est associé à des anxiétés plus ou moins
conscientisées. Le travail sexoanalytique sera utile pour identifier,
analyser puis dissoudre les anxiétés à l’origine de l’agenralité
défensive afin que la femme en vienne à pouvoir intégrer l’identité de
genre féminine désirée et éventuellement surmonter une dysfonction
sexuelle associée.
NOTES
1. Sexologue
clinicienne et sexoanalyste
senior.
2. Dans le même
ordre d’idées, voici ce que suggère un article paru dans le New York Times du
24 septembre 2006 et dont je cite un extrait: «Over time, the public
may grow to accept idea that we, as families and neighbors, have an
obligation to shed our own biases and accept bodies that are neither
neatly male nor neatly female. Or maybe we will not get there, and our
discomfort with ambiguity will never fade.» (Weil, 2006).
RÉFÉRENCES
Assalian, P., Amias-Wilchesky, M., Côté, H. 1999. «Troubles de
l’identité sexuelle», In
Psychiatrie
clinique: une approche bio-psycho-sociale, Tome I : Introduction et
syndromes cliniques. Éditions Gaëtan Morin, pp. 636-650.
Butler, J. 2005.
Trouble
dans le genre. Pour un féminisme de la subversion.
Traduction de Cynthia Kraus. Paris : La Découverte.
Butler, J. 2006.
Faire
et défaire le genre (undoing gender). Conférence donnée le
25 mai 2006 à l’Université de Paris X-Nanterre. Revue Multitudes. En
ligne. [http://multitudes.samizdat.net/Faire-et-defaire-le-genre]
Bergner, D. 2009. “What do women want?”
The New York Times.
New York.
22 janvier. En ligne. [http://www.nytimes.com/2009/01/25/magazine
/25desire-t.html?ref=magazine]
Blackless, M., Charuvastra, A. Derrick, A., Fausto-Sterling, A,
Lauzanne,K. et Lee, E. 2000. “How Sexually Dimorphic Are We? Review and
Synthesis”,
American
Journal of Human Biology. vol. 12, pp. 151–166. En
ligne. [http://bms.brown.edu/faculty/f/afs/Articles/Blackless2000.pdf]
Bockting, W. O. 1997. Résumé de “Gendermaps: Social Constructionism,
Feminism, and Sexosophical History” par J. Money, 1995.
The Free
Library (September, 22). N.Y., Ed. Continuum. En ligne.
[http://www.thefreelibrary.com/Gendermaps:SocialConstructionism,
Feminism, and Sexosophical...-a020536048]
Crépault, C.
2005. « Nouvelles hypothèses en sexoanalyse», In C. Crépault et J.
Lévy (dir.)
Nouvelles
perspectives en sexoanalyse. Sainte-Foy, Presses
de l'Université du Québec, pp 11-31.
Crépault, C. 2007.
Les
fantasmes, l'érotisme et la sexualité. Paris:
Odile Jacob.
Critelli, J.W., Bivona, J.M. 2008. "Women's Erotic Rape Fantasies: An
Evaluation of Theory and Research".
The Journal of Sex Research,
vol. 45, no 1, pp. 57-70.
MacAulay Millar, T., 2008. “Toward a Performance Model of Sex”, in J.
Friedman et J. Valenti,
Yes
MeansYes. Californie: Seals press, pp.
29-41.
Lee P, Houk C, Ahmed S, Hughes I. 2006. “Consensus Statement on
Management of Intersex Disorders. International Consensus Conference on
Intersex”.
Pediatrics.
vol. 118, no 2, pp. e488–e500. En ligne.
[http://aappolicy.aappublications.org/cgi/content/full/pediatrics;118/2/e488]
Ogilvy-Stuart, A.L., Brain, C.E. 2004. “Early assessment of ambiguous
genitalia”.
Archive of
Disease in Childhood, vol. 89, no. 5, pp.
401–407. En ligne.
[http://www.pubmedcentral.nih.gov/picrender.fcgi?artid=
1719899&blobtype=pdf]
Organisation
Mondiale de la Santé. 2009.
Genre, femmes et santé.
En ligne.
[http://www.who.int/gender/whatisgender/fr/index.html]
Schmitt, D.P., Realo, A., Voracek, M., Allik, J. 2008. “Why Can’t a Man
Be More Like a Woman? Sex Differences in Big Five Personality Traits
Across 55 Cultures”,
Journal
of Personality and Social Psychology. vol.
94, no. 1, pp. 168–182. En ligne.
[http://www.bradley.edu/academics/las/psy/facstaff/
schmitt/documents/Schmitt.etal-2008-ISDP-BigFive-SexDiffs-JPSP_000.pdf]
Weil, E. 2006. « What if It’s (Sort of) a Boy and (Sort of) a Girl?”
The New York Times,
New York, 24 septembre. En ligne. [http://www.nytimes.com/
2006/09/24/magazine/24intersexkids.html]